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Billet

#13 SE SAVOIR IGNORANT est probablement la première qualité des dirigeant.e.s

L’HOMME ARRIVE NOVICE A CHAQUE ÂGE DE SA VIE
Blaise Pascal


La plupart d’entre nous, dirigeants (ex-dirigeants dans notre cas) avons été formés, et sur-formés, pour accumuler des savoirs, et donc supposément savoir performer en ayant un contrôle maximal des situations qui se présentent, aussi diverses soient-elles.
Les savoir accumulés nous offrent une possibilité d’analyser et de créer des solutions, en faisant appel à l’expérience, en nous donnant une capacité à prévoir les conséquences des décisions et actions.
L’ignorance limite l’ouverture au monde et à la différence, et enferme la pensée et la créativité dans un cercle vicieux.
« L’ignorance provoque un tel état de confusion qu’on s’accroche à n’importe quelle explication afin de se sentir un peu moins embarrassé. C’est pourquoi moins on a de connaissances, plus on a de certitudes. Il faut avoir beaucoup de connaissances et se sentir assez bien dans son âme pour oser envisager plusieurs hypothèses. » (B. Cyrulnik)
Et en même temps, envisager plusieurs hypothèses, c’est aussi envisager celles qu’on ne connait pas à priori : celles des autres ou celles qui émergeront au travers d’une réflexion collective.
Il y a sans doute une condition préalable à l’utilisation de nos savoirs : accepter que nous ayons une part d’ignorance.
« On ne s’égare point parce qu’on ne sait pas mais parce qu’on croit savoir ». (Jean-Jacques Rousseau)

C’est d’ailleurs souvent ce qu’on attend des autres :
« Celui qui sait qu’il ne sait pas, éduque-le.
Celui qui sait qu’il sait, écoute-le.
Celui qui ne sait pas qu’il sait, éveille-le.
Celui qui ne sait pas qu’il ne sait pas, fuis-le. »
(Proverbe chinois)

C’est pourtant bien difficile d’accepter sa part d’ignorance.
Nous n’avons pas été formés pour savoir que nous ne savons pas tout, quoi faire quand nous ne savons pas, et les bénéfices qu’il y a à se savoir ignorant. Et nous sommes rarement encouragés à assumer notre ignorance.
Cela peut venir chatouiller notre peur de perdre le contrôle, et attaquer notre estime de soi. Cela vient aussi percuter les injonctions à la compétence, voir à l’excellence, reçues de de ceux que nous considérons comme des référents (parents, instituteurs, mentors, leaders….)
Accepter d’avoir une part d’ignorance est un préalable à l’utilisation des savoirs ET une vraie difficulté pour tous.
Nous pensons qu’il est de la responsabilité des dirigeant.e.s d’ouvrir la voie. C’est parce que nous avons des savoirs et des pouvoirs que nous pouvons et devons nous savoir ignorants. Pour accepter, voir encourager, la part d’ignorance des autres.
La maxime de Blaise Pascal « L’Homme arrive novice à chaque âge de sa vie » nous rappelle notre condition d’ignorant en toute situation. L’accepter est probablement la première qualité du dirigeant.
Nous sommes conscients des difficultés que cela peut représenter.

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